

A travers des photographies, des vidéos et deux livres(Carnet de terre et Carnet de mer), la volonté du Bureau international du Travail est de rendre publique la vie quotidienne dans les différentes phases des projets et dans le parcours des bénéficiaires et de diffuser des résultats concrets dans le secteur de l’écoconstruction et de la pêche artisanale en Mauritanie.


« Chantier Ecole est une méthodologie de formation duale dont une partie se passe en centre de formation et une autre sur un chantier pédagogique ou dans une entreprise d’encadrement. Ce procédé aide les élèves à asseoir leurs acquis en effectuant des tâches concrètes dans une situation réelle de travail qui répond à la fois à un besoin d’apprentissage de l’élève et à un besoin d’infrastructures de la communauté.
L’objectif d’un Chantier Ecole est de former des jeunes à un métier, à partir d’activités de constructions ou d’entretien d’infrastructures, tout en leur offrant un accompagnement socio-professionnel.
Cette formation s’adresse à un public n’ayant pas réussi dans le cadre du système d’enseignement classique. La formation professionnelle et l’accompagnement des bénéficiaires facilite l’insertion socio-professionnelle des jeunes, en améliorant leur employabilité et leur capacité à créer une entreprise.
La valeur ajoutée de ce programme reste assurément la certification des compétences acquises reconnue officiellement par l’Etat.
Le Bureau international du Travail, dans le cadre de ses projets Chantier Ecole et Pecobat financés par l’Union européenne, a pu expérimenter cette approche dans différentes localités de Mauritanie. »


« Ce qui est bénéfique pour l’emploi rural doit l’être pour le climat.»
« En Mauritanie, la construction en terre crue et sa filière socio-économique associée disposent d’un fort potentiel de développement. Le matériau terre est largement disponible et à faible coût. La terre est le matériau le plus adapté aux conditions climatiques extrêmes qui caractérisent le pays pendant une longue période dans l’année, car c’est un excellent régulateur de température et d’hygrométrie…
La proposition architecturale des écoles prévue dans le cadre du projet Pecobat répond à un double enjeu : le besoin d’infrastructures scolaires en Mauritanie et les exigences de développement de techniques maximisant l’utilisation des matériaux locaux et de création d’emploi, sans renoncer à l’innovation. »


« Le projet Pecobat a fait le pari d’utiliser le savoir-faire traditionnel pour promouvoir l’écoconstruction. Les femmes de la coopérative Association des Femmes Potières de Yirla ont été chargées de réaliser des pièces fondamentales pour améliorer l’efficacité énergétique des écoles et la qualité thermique de l’édifice dans les périodes de grande chaleur. Elles ont fabriqué avec de l’argile les 800 tuyaux d’aération des écoles construites par le projet, en utilisant les mêmes techniques artisanales, transmises de génération en génération, que pour les vases – canari –, et autres objets traditionnels en céramique. »
Chantier Ecole Route
Formation Chantier Ecole Route, Monguel






« Destiné à former de jeunes pêcheurs, transformatrices, mécaniciens, charpentiers, ramendeurs et classificateurs de produits de pêche, le dispositif mis en place dans le cadre du projet Promopêche du BIT financé par l’Union européenne, applique la méthodologie Chantier Ecole : durée de formation courte (4 à 6 mois), apprentissages pratiques en milieu de travail, cours complémentaires en employabilité et compétences de vie. Cette organisation pédagogique illustre bien la pédagogie du Chantier Ecole, c’est-à-dire apprendre en faisant.
Le projet Promopêche du BIT, dans une démarche innovante, cible les jeunes hommes et femmes, avec une priorité donnée aux jeunes issus de milieux défavorisés et les potentiels migrants pour lesquels la perspective la plus probable de trouver un emploi et de s’insérer dans la vie active réside dans l’accès à une formation courte qualifiante à fort potentiel d’insertion. »


A travers des images et des portraits, voici l’histoire des habitants de l’intérieur de ce pays, des hommes et des femmes en mouvement qui construisent leur parcours avec beaucoup de courage.
Adama Wone, 27 ans est un jeune Mauritanien qui était sans emploi et sans aucune qualification.
Ils sont nombreux dans cette situation en Mauritanie, car l’offre de formation est souvent insuffisante ou ne répond pas aux besoins réels du marché. Adama est l’un des bénéficiaires du projet Chantier. Comme coffreur, Il est aujourd’hui fier d’avoir un métier et de vivre dignement de son travail.
Haby a 25 ans et est originaire de Boghé.
Elle a commencé par une formation en topographie. Déterminée et ambitieuse, elle a créé sa propre entreprise avec l’aide du BIT. Aujourd’hui, en plus de gagner des marchés, elle fait travailler d’autres personnes.
Aichetou, 25 ans, est une jeune fille originaire d’Aleg dans le sud du pays.
Elle est animée par la volonté d’apprendre et de travailler. En tant que femme, elle doit se battre pour trouver sa place dans le BTP, un milieu professionnel traditionnellement réservé aux hommes. Aujourd’hui, Aichetou est Aide-topographe et a trouvé du travail. Elle est consciente que le changement de mentalités est un long processus, mais elle est prête. Pour elle aucun doute, elle va réussir.
Abd El Nour Horma, coordinateur logistique du Centre de Qualification et de Formation aux Métiers de la Pêche (CQFMP) de l’Académie navale, est le contact privilégié de ceux voulant se former aux métiers de la pêche.
Il a vu passer plus de 3000 jeunes, garçons et filles, en formation à l’Académie navale.
Abd El Nour est l’un des bénéficiaires indirects du programme Promopêche.
Il a bénéficié d’un appui en termes de renforcement des capacités de ses formateurs, ainsi qu’un accompagnement en matière d’ingénierie de la formation.
Selon lui, c’est tout le Centre de Qualification qui rayonne de cet élan nouveau.
Roghaya M’Bodj est devenue la tête d’une file composée de 134 femmes qui travaillent dans le secteur de la pêche artisanale.
Elle a bénéficié d’une formation de développement de petites entreprises. Aujourd’hui elle réplique les formations reçues dans le cadre de Promopêche et apprend aux femmes les rudiments de la gestion.
Housseinou Kassougué et Cheikh Thiam ont l’expérience.
Respectivement en tant que Coordinateur national de Formation et HIMO et Coordinateur national de protection et dialogue social au sein du BIT, ils continuent de mettre à profit leurs compétences au service de leurs pays.


Avec la méthodologie Chantier Ecole, le Bureau international du Travail accompagne ainsi la construction d’infrastructures diverses, dont des écoles, des collèges, des centres de formation, des centres agroalimentaires, des pistes, des infrastructures de points de débarquement aménagés de la pêche artisanale et de leurs pistes de désenclavement aux marchés.
Pour les écoles, le parti pris a été d’utiliser des techniques et des solutions constructives durables, entre autres le concept technique de la Voûte Nubienne (www.lavoutenubienne.org), cette technique consistant en une adaptation de la technique originelle antique de la voûte nubienne.
Faisant essentiellement appel, d’une part à des matériaux locaux largement disponibles (terre crue sous forme d’adobes et de mortier pour l’ensemble de la structure hors-œuvre) ne nécessitant ni cuisson, ni stabilisation (pas de compression, pas d’ajout de liants hydrauliques) ; et d’autre part à un outillage basique et des compétences techniques relativement simple, ce concept de construction s’est avéré totalement adapté à la Mauritanie et pertinent pour répondre à ses principaux besoins d’infrastructures.
Les écoles sont composées de deux pavillons, trois salles de classe, un bâtiment administratif, une loge gardien, deux blocs sanitaires implantés dans une cour de huit mille mètres carrés entourée d’un mur de clôture qui sécurise l’enceinte.
